Pour résoudre le problème de sous notification, voire de l’absence même des notifications aux autorités habilitées des cas des maladies à potentiel épidémique survenant dans les villages sous administration sanitaire de la zone de santé de Kirotshe, l’asbl STAND-UP a proposé un projet de renforcement de la surveillance épidémiologique par une surveillance électronique. Ce projet, intitulé : « Surveillance épidémique par Notification électronique en Temps réel (SENET) » s’appuie sur l’utilisation des téléphones très basiques (donc non connectés à l’internet) et, grâce au réseau GSM disponible dans la région, remonterait les données sanitaires récoltées par les relais communautaires vers les Infirmiers dans les aires de santé, avec la possibilité de renseigner directement le Système d’Information Sanitaire au niveau de la Direction Provinciale de la Santé (DPS/Nord-Kivu).
« Nous ne recevions plus les alertes sanitaires provenant des Agents communautaires. Aujourd’hui, c’est redevenu une réalité grâce à votre solution ». C’est en ces termes que deux représentants de la BCZ/KIROTSHE ont exprimé leur satisfaction lors du briefing organisé par STAND-UP dans ses bureaux de Goma. La rencontre avait été convoquée dans le but de faire un tour d’horizon de l’implémentation du projet SENET dans la zone de santé pilote de KIROTSHE. A cette occasion, des recommandations avaient été formulées dans le sens de l’amélioration de la surveillance et de l’usage à bon escient du nouveau système mis en place. Il sied de rappeler que, par sa note technique adressée au Secrétaire Général de la Santé Publique Hygiène et prévention pour le renforcement de la surveillance épidémiologique à travers l’implémentation de la Surveillance Intégrée de la Maladie et Riposte 3ème édition, le Chef de division provinciale de la santé publique, hygiène et prévention avait émis un ordre de service pour la facilitation de la formation des infirmiers prestataires des soins des aires de santé de la Zone de santé Rurale de Kirotshe. Se trouvant en phase de la mise en exécution de son projet SENET, l’organisation STAND-UP répondra favorablement à la note technique adressée par le Secrétaire Général de la Santé Publique, Hygiène et prévention, à cet effet, afin de matérialiser son appui au système de santé de la RD Congo en termes de surveillance épidémiologique. A travers son innovation en surveillance électronique, STAND-UP a prévu un appui en renforcement du système de gestion d’alertes épidémique en mettant en place un outil électronique permettant une transmission d’alerte en temps réel dans le cadre de la Surveillance Basée sur les Evènements (SBE). Une invitation du personnel de Zone de santé de KIROTSHE fut émise pour 31 prestataires de santé, et 180 agents de santé communautaire des aires de santé que regorge la zone de santé cible. Quant aux séances formatives, elles eurent lieu grâce à la facilitation d’un délégué de la DPS pour la phase de formation des ITs, de deux co-facilitateurs envoyés par la Zone de santé de KIROTSHE pour toutes les phases, ainsi que de celle de l’ingénieur informatique et concepteur du système d’alerte électronique en personne pour toutes les phases selon les agendas suivants :
Trente-et-un infirmiers Titulaires (IT), leurs adjoints et autres agents de santé ont pris part à la formation sur le nouveau Système d’alerte électronique des cas des maladies à potentiel épidémique conçu et proposé par l’asbl STAND-UP. Fixée pour une durée de 4 jours selon le programme proposé et approuvé par la DPS à travers son Bureau Information sanitaire (BIS), la formation fût effectuée du 19 au 22 décembre 2024 en la salle des réunions de l’hôtel « BNM » dans la ville de Goma. En plus de l’objectif général de renforcement des capacités des prestataires de soins en surveillance épidémiologique des maladies et riposte aux épidémies selon la 3ème édition et sur l’usage du menu USSD, la formation s’était fixée d’autres objectifs spécifiques suivants :
L’asbl STAND-UP a réuni les RECOs des pools de Sake et Bweremana à KIROTSHE (02-03 mai 2025) pour optimiser la transmission des cas suspects via USSD, alertant ainsi les CSs. Au total, ce sont … qui ont appris à se servir de leurs téléphones remis séance tenante par les représentants de STAND-UP. Au cours de ces séances de formation, les participants n’ont pas caché leur joie de voir que désormais on peut sauver des vies juste en utilisant un menu sur son téléphone et en suivant toute la procédure qui ne vous prend même pas 30 secondes. Il y a si peu, ils voyaient des villageois mourir sous leurs yeux par impossibilité de joindre à temps leurs centres de santé.
A Rubaya, où une bonne présence des réseaux GSM est observée dans les collines surplombant la cité, le constat reste le même en terme de déficit dans la notification des cas des maladies. Les relais communautaires (RECO) ne peuvent pas se payer un téléphone portable, trop cher en regard de leurs maigres revenus. Et pour ceux qui peuvent se permettre d’avoir un, ils ne peuvent pas assurer la régularité dans la transmission des données faute des crédits suffisants dans leurs portables. Le rendez-vous donné par l’asbl STAND-UP était donc tombé à pic pour tous ces représentants des communautés réunis ici du 10 au 13 mai 2025 pour apprendre le nouveau système d’alerte électronique. Avec cette innovation, les relais communautaires ont non seulement appris à se servir du menu USSD pour alerter, mais aussi reçu chacun un téléphone portable neuf avec ses accessoires. Plus question de se poser la question de savoir si j’ai un téléphone ou s’il y a de crédit dans mon téléphone. Il suffit seulement d’avoir son téléphone bien chargé et le RECO est prêt pour faire son travail.